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Placement familial : une dépense départementale stable liée aux faibles recrutements

Placement familial : une dépense départementale stable liée aux faibles recrutements
Publié le 29/06/2022
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Selon l’enquête annuelle de l’Odas présentée aujourd’hui sur les dépenses sociales des départements, le montant des sommes allouées aux assistants familiaux n’augmente pas en 2021 en raison des difficultés à recruter.

Si les dépenses de placement augmentent de 2 % en 2021 par rapport à 2020, pour atteindre 7 milliards d’euros, elles ne sont pas tirées par le placement familial. Celui-ci reste stable (+0,4%) en raison des « difficultés de recrutement de nouveaux professionnels » relève l’Observatoire national de l’action sociale (Odas) dans son enquête annuelle sur les dépenses sociales et médico-sociales des départements.

« Les nouveaux recrutements parviennent à peine à couvrir les départs en retraite » poursuit l’Observatoire, malgré des disparités selon les départements.

Forte hausse des placements

Le placement en établissement augmente de 3,7 %, en raison notamment de l’augmentation du nombre d’accueil de mineurs et du maintien de l’accueil des jeunes majeurs. La hausse importante du placement des mineurs (hors Mineurs non accompagnés (MNA) « est sans doute une conséquence de la crise sanitaire - et tout particulièrement du premier confinement - sur la dégradation des relations intrafamiliales » pointe l’Odas.

Cette augmentation pourrait se poursuivre en raison de la hausse « importante » du nombre d’informations préoccupantes enregistrées en 2021, qui engendre non seulement des délais pour la mise en œuvre des mesures de placement, mais s’inscrit aussi dans un contexte de difficultés de recrutement dans les établissements et services.
 

Familles déstabilisées

Le nombre d’aides à domicile, Assistance éducative à domicile (AED) et d’assistance éducative en milieu ouvert (AEMO), baisse en 2021, passant de 175 000 à 172 000 mesures (- 1,7 %). « Il semble donc que la crise sanitaire et le confinement aient profondément déstabilisé les familles déjà fragiles, amenant les services à proposer directement des prises en charge avec hébergement plutôt que des accompagnements à domicile » poursuit l’Odas.

Enfin le nombre de jeunes majeurs accompagnés (hors MNA) augmente lui aussi « considérablement » (+9,2 % par rapport à 2020) pour s’établir à 13100, en lien avec l’interdiction des sorties sèches liée à l’état d’urgence sanitaire. Mais les politiques départementales restent très disparates à leur égard « allant du maintien de l’accompagnement au sein de l’ASE au basculement vers le droit commun, avec de nombreuses modalités de prise en charge et d’accompagnements intermédiaires qui coexistent ».

L’Observatoire estime que la nouvelle loi de protection de l’enfance du 7 février 2022 impactera les dépenses et l’organisation de la protection de l’enfance, dès 2022 mais surtout à partir de 2023