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Monenfant.fr : les réponses de la CNAF

mon-enfant.fr  assistante maternelle
Publié le 05/11/2019
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Alors que le débat parlementaire se poursuit autour de l’obligation d’inscription sur le site sous peine de sanction, la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) fait le point sur les fonctionnalités du site.

« Je suis inscrite mais quelle galère pour remplir des disponibilités ou non disponibilités puisque je suis actuellement complète », « je suis reconnue mais le code ne marche pas », « au bout de quatre ans j’ai réussi à m’inscrire mais le site n’est pas pratique », « je n’ai jamais réussi à m’inscrire » : voilà un échantillon des nombreux commentaires émis sur les réseaux sociaux par des assistantes maternelles à propos du site monenfant.fr..

Ils éclairent les raisons du rejet, par la profession, de l’article 49 du PLSSS 2020 qui prévoit l’obligation de s’inscrire sur le site et d’y relever ses disponibilités sous peine de retrait d’agrément. Assistantes maternelles, syndicats et associations représentatifs dénoncent ce projet qualifié de « flicage », en lien avec un site qui n’est pas encore pleinement fonctionnel.
 

Difficultés avec 20 départements

«La branche famille a fait le choix de récupérer les données à l’endroit le plus fiable, c’est-à-dire auprès des Conseils départementaux qui délivrent les agréments, décrit Rémi Ghezzi, responsable adjoint du département Enfance, Jeunesse et Parentalité à la CNAF. Les CAF récupèrent régulièrement auprès d’eux les données. Actuellement environ 80 départements transmettent des informations aux CAF. Sur une vingtaine de départements ces échanges de données ne sont pas mis en place ».
 

Problèmes techniques

Toutefois parmi les 80 départements, « pour une très grande majorité les données transmises aux CAF sont de très bonne qualité, mais sur un certain de nombre elles ne sont pas toujours exactes et il existe des problèmes techniques ». Certaines professionnelles qui souhaitent s’inscrire sur le site ne sont donc pas référencées.
 

Refonte d’ici juin 2020

« L’article 49 va nécessiter des travaux ultérieurs sur le site, poursuit Rémi Ghezzi. Nous sommes en train de les conduire afin que le site soit en capacité de gérer l’inscription de l’ensemble des assistantes maternelles d’ici juin 2020. Si à cette date les échanges d’information ne sont toujours pas en place avec certains départements, nous ferons en sorte de permettre aux assistantes maternelles de s’inscrire sur le site elles-mêmes via une procédure dédiée ».

 

Améliorer l’usage

Parmi les travaux à réaliser sur ce site actuellement conçu et développé par une douzaine de personnes, ceux visant à améliorer l’usage : « les assistantes maternelles doivent pouvoir être mieux guidées, avec pédagogie, grâce un parcours facilitant le remplissage d’un certain nombre d’informations ». Il s’agit aussi de permettre aux assistantes maternelles qui n’ont plus de capacité d’accueil, avec des contrats de long terme, de ne pas avoir à actualiser leur situation puisque ce n’est pas nécessaire. « Aujourd’hui cette possibilité existe mais n’est pas intuitive donc peu utilisée » précise-t-il.

Si la CNAF n’a pas vocation à émettre des jugements sur le projet gouvernemental de sanctions, Rémi Ghezzi voit dans l’article 49 «une opportunité majeure pour ce secteur en difficulté de travailler sur l’axe numérique, notamment pour valoriser les assistantes maternelles qui ont une activité trop faible ».
 

Volonté d’accompagnement

Il assure que le rôle de la CNAF sera « d’accompagner au maximum les acteurs, pour que cela se passe le mieux possible sur ce site qui a vocation à créer une base unique d’information sur les professionnelles agréées, qui n’existe pas aujourd’hui, et à faciliter la rencontre entre l’offre et la demande ».

Il faudra avant cela restaurer la confiance chez les professionnelles, largement entamée par la menace de retrait d’agrément assortie à l’utilisation du site.