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Modes d’accueil : nouvelles annonces gouvernementales pour la fin du quinquennat

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Publié le 13/01/2021
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Conférence des familles, comité filière petite enfance, reste-à-charge : le secrétariat d’État à la Famille veut afficher sa mobilisation pour la politique familiale.

A la veille d’un séminaire organisé par Emmanuel Macron pour fixer un nouveau cap à son gouvernement, en cette fin de quinquennat marquée par la crise sanitaire, Adrien Taquet s’est montré bon élève.

Devant les membres du Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA), il a présenté hier ses ambitions  pour « les quelques mois » durant lesquels il sera encore « en responsabilité ».
 

Capacité d’accueil

Parmi elles, « l’urgence de préserver et développer encore la capacité d’accueil, durement mise à l’épreuve par la crise sanitaire et ses conséquences ». Adrien Taquet déclare vouloir étudier « les moyens de renforcer encore le soutien financier apporté à la pérennisation des places existantes, ainsi qu’à l’incitation à créer des places nouvelles ».

Il annonce ainsi l’expérimentation, avec le concours de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) d’un appui technique au montage de projets de crèche, « pour aider des communes qui ne disposent pas des compétences nécessaires à faire éclore des solutions nouvelles ».

Il assure que l’État soutiendra des dispositifs innovants ou expérimentaux pour l’accès aux modes d’accueil dans les territoires les plus fragiles, « au bénéfice notamment des enfants en situation de pauvreté ». Cette ambition figurait toutefois déjà dans la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté présentée en octobre 2018.
 

Réforme des modes d’accueil

Adrien Taquet a bien-sûr profité de cette occasion pour promouvoir la réforme des modes d’accueil qui commencera à se déployer en 2021, « une réforme marquée par le pragmatisme et la recherche de l’efficacité ». La réforme suscite toutefois de nombreuses interrogations chez les professionnels du secteur, dont une partie se mobilisera de nouveau le 2 février prochain.

Passerelles professionnelles

Il annonce également la création d’un « Comité de filière petite enfance » rassemblant les représentants de l’ensemble des employeurs et des employés du secteur, chargé de travailler à la mise en place de passerelles pour construire des parcours professionnels et d’aborder la question de la rémunération des professionnels.

Cette ambition n’est pas nouvelle : en 2015 déjà, Laurence Rossignol, alors secrétaire d’État en charge de la famille, avait signé avec le ministère du travail un accord cadre national d’Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences (EDEC) pour la petite enfance, visant à « construire des parcours de carrière et permettre l’accès à la qualification ».
 

Reste-à-charge

Plus urgent, comme l’annonçait L’assmat mardi, Adrien Taquet a saisi le Haut conseil afin d’examiner les écarts de reste-à-charge entre les modes d’accueil et « les moyens de les réduire ». « Cette harmonisation des soutiens publics apportés aux différents modes d’accueil m’apparaîtrait en effet comme un progrès sensible non pas vers une uniformité, mais vers une plus grande unicité du monde de l’accueil du jeune enfant, et une garantie plus forte d’une liberté réelle de choix des parents » a-t-il déclaré.

Deux autres saisines du HCFEA ont été annoncées : une sur l’identification de l’ensemble des dépenses publiques qui, au niveau local, « concourent au bien-être de l’enfant et de l’adolescent », l’autre visant à examiner les réalités vécues par les familles aujourd’hui, notamment les familles monoparentales.
 

Conférence des familles

Enfin Adrien Taquet a annoncé l’organisation au printemps prochain d’une Conférence des familles. L’idée n’est pas nouvelle non plus : mise en place en 1982 pour fixer annuellement les grandes orientations familiales, la Conférence de la famille a perduré jusqu’en 2007. C'est d’ailleurs lors de la Conférence de la famille de 2003 que la création de la prestation d'accueil du jeune enfant (Paje) avait été annoncée. 

Cet événement, qu’Adrien Taquet souhaite interministériel, devra selon lui « être l’occasion à la fois d’exposer les problèmes concrets que nous nous attachons à résoudre, de présenter la cohérence d’ensemble des actions mises en place pour y répondre, d’annoncer les chantiers nouveaux que nous ouvrons et les mesures nouvelles que nous prendrons ».