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Modes d’accueil : derrière la mobilisation, beaucoup d’incertitudes

Modes d’accueil : derrière la mobilisation, beaucoup d’incertitudes
Publié le 03/02/2021
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Si le collectif Pas de bébé à la consigne poursuit sa mobilisation contre la réforme, les syndicats d’assistantes maternelles restent en retrait et Adrien Taquet s’adresse aux professionnels.

Difficile d’y voir clair dans la réforme des modes d’accueil : quel sera son impact, comme sera-t-elle mise en œuvre dans les départements, quelles sont les mesures finalement retenues ? Les derniers réglages sont en cours au sein du gouvernement, des avis sont émis ici et là par plusieurs instances, les textes réglementaires devraient être promulgués progressivement et avant l’été.

Difficile d’y voir clair entre une communication gouvernementale intense – le cabinet d’Adrien Taquet n’a pas ménagé ses efforts pour vanter les mérites de cette réforme, tant sur les réseaux sociaux qu’auprès des représentants de la profession – et les craintes du secteur.

Fin de non recevoir

Certaines organisations professionnelles se sont exprimées hier dans plusieurs villes de France, sous la houlette du collectif Pas de bébés à la consigne, qui avait appelé à la mobilisation. Reçu par un conseiller d’Adrien Taquet, le collectif regrette une « fin de non-recevoir à toutes les demandes des professionnels de la petite enfance » et demande au secrétaire d’État de le recevoir pour « ouvrir une vraie négociation dans la phase ultime de sa réforme ».

Les syndicats des assistantes maternelles n’avaient pas appelé à débrayer. « Je comprends l’appel à la mobilisation pour l’accueil collectif, ma fédération s’est mobilisée pour nos professionnels qui travaillent notamment en crèches privées, nous surveillons de près l’ordonnance, mais nous avons des dissensions sur les revendications pour les assistantes maternelles » souligne Stéphane Fustec, représentant national de la CGT-Services à la personne.
 

Message aux professionnels

De son côté, le SNPPE, créé dans l’optique de défendre l’ensemble des professionnels de la petite enfance, a appelé à battre le pavé aussi pour les assistantes maternelles. « Certaines ont participé, parce que nous défendons tout simplement de meilleures conditions de travail et d’accueil pour tous », décrit Lucie Robert, co-présidente. 

Fidèle à sa stratégie de communication, Adrien Taquet a choisi les réseaux sociaux pour adresser un message aux professionnels et tenter de calmer la colère. Il y défend une nouvelle fois la réforme et annonce que dans le cadre du comité filière « Petite enfance » il recevra rapidement les représentants du secteur en vue de sa constitution avant l’été. Il y voit déjà un « progrès majeur vers un monde de l’accueil du jeune enfant unifié, enfin placé en capacité d’affronter par lui-même ses défis collectifs, enfin doté d’une instance de dialogue à sa mesure, propre à lui permettre de nourrir, de conforter et de traduire en actes l’identité professionnelle dont vous avez raison d’être fiers ». Une emphase pour tenter d’enrayer les critiques ? Il faudra là aussi une traduction concrète pour un chantier épineux.