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MAM : le gouvernement sème la colère

réforme modes d'accueil MAM
Publié le 14/12/2020
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
A la surprise générale, l’ordonnance sur les modes d’accueil prévoit d’ouvrir la gestion des MAM aux communes et aux entreprises. Une mesure non concertée et contestée par les représentants de l’accueil individuel.

C’est une toute petite phrase insérée dans le projet d'ordonnance réformant les modes d'accueil  : elle prévoit que l’assistante maternelle exerçant en maison d’assistantes maternelles pourra être salariée « de particulier employeurs ou de personnes morales de droit public ou de droit privé ».

Une petite phrase qui change tout et suscite la vive opposition des syndicats et associations représentatifs des assistantes maternelles, de la Fepem et du collectif Pas de bébés à la consigne.
 

Refus catégorique

« Nous refusons que l’assistante maternelle en MAM puisse être salarié de personne morale, parce que la loi du 9 juin 2010 a pensé un statut particulier pour un lieu d’exercice différent du domicile sans toucher cependant aux autres contours juridiques, et parce qu’il y a des crèches collectives, des crèches privées et que les MAM restent un choix différent » indique l’UFNAFAAM.

« Cette disposition met en place les conditions d’une entrée du secteur de l’entreprise dans le secteur des assistants maternels et d’une hiérarchisation des assistants maternels entre eux, ce qui est contraire à l’identité de la MAM » réagissent les syndicats représentatifs et la FEPEM dans une lettre adressée au secrétaire d’État Adrien Taquet.
 

Demande de retrait

« Si une commune ou un acteur privé emploie plusieurs assistants maternels dont il devient le supérieur hiérarchique et les fait travailler au sein d’une MAM, cela n’a pas d’autre nom qu’une crèche» soulignent-ils.

Ils demandent le retrait de cette disposition dans l’ordonnance qui doit être finalisée d’ici le 16 décembre.

Même refus du côté de Pas de bébés à la consigne : « il s'agirait alors de structures d'accueil collectif disposant d'une réglementation encore moins contraignante que celle des EAJE correspondants, à savoir les micro-crèches, elles mêmes déjà moins strictement réglementées que les autres EAJE. Cela aboutirait à une nouvelle opportunité de pratiquer un accueil collectif à moindre coût pour les gestionnaires »