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Le trampoline, nettement moins dangereux à la maison que dans les parcs

Le trampoline, nettement moins dangereux à la maison  que dans les parcs
Publié le 06/07/2022
Catherine Piraud-Rouet
Journaliste spécialisée en puériculture et éducation
C’est un loisir dont raffolent les enfants, mais qui est plus dangereux qu’il en a l’air. Une récente étude australienne montre que le trampoline est responsable de la moitié des admissions aux urgences pour les enfants. Les parcs dédiés étant plus à risque que la pratique à domicile.

Les parcs à trampolines font le plein auprès des enfants, dès le plus jeune âge. Mais la pratique est moins innocente qu’elle n’en a l’air. Faire du trampoline « est une activité potentiellement dangereuse », alerte une équipe de chercheurs australiens, dans une étude publiée le 13 juin dernier dans la rubrique Injury Prevention du British Medical Journal. Et notamment dans ces parcs dédiés, responsables de blessures (fractures, entorses, hématomes…) plus nombreuses et plus graves que lorsque l’activité est pratiquée au domicile.
 

Deux fois plus de risques de fractures ou d’entorse dans les parcs commerciaux

Les chercheurs ont analysé les données de plusieurs études menées dans différents pays : Royaume-Uni, États-Unis, Corée du Sud, Canada, Singapour, Australie et Nouvelle-Zélande. Des méta-analyses rassemblant au total près de 1,4 million d’accidents. 

Leur constat est alarmant : au Royaume-Uni, près de la moitié des admissions des moins de 14 ans aux urgences sont dues au trampoline. Mais les enfants jouant dans les parcs dédiés à cette pratique sont deux fois plus susceptibles de souffrir de fractures ou d’entorses ou encore de nécessiter une intervention chirurgicale que ceux qui les utilisaient à la maison. Les blessures légères aux jambes sont également trois fois plus fréquentes qu’à domicile.

À noter toutefois que les centres de trampoline enregistrent 52 % de blessures aux bras, de coupures et de commotions cérébrales en moins, ce que les chercheurs attribuent au rembourrage protecteur.

Des rebonds plus forts, des sauts plus hauts, des enfants plus intrépides dans les parcs dédiés

Comment expliquer ces écarts ? « Contrairement aux trampolines domestiques, où la majorité des blessures surviennent en tombant, la plupart des blessures de trampoline-parc se produisent à la surface du trampoline », indiquait déjà une autre étude en 2016.

Des experts, cités par Santé Magazine,  expliquent que « la résistance à la traction plus élevée utilisée dans les centres de trampolines commerciaux peut produire un rebond plus dur, créant un saut plus haut, à même d’exercer une pression plus importante sur les os ». Autre facteur qui accentuerait la dangerosité relative des trampolines commerciaux, selon les scientifiques : la témérité des enfants dans leurs sauts, plus forte en moyenne en centres spécialisés que dans leur jardin, par exemple.
 

Nécessité de renforcer les normes de sécurité

Selon le professeur Guy Eslick, co-auteur de l’étude, « ces travaux démontrent la nécessité d’imposer des règles de sécurité dans les centres publics de trampoline. (…) La plupart n’exigent qu’une décharge de responsabilité en cas de blessure de l’utilisateur avant l’admission ». L’équipe préconise, « de toute urgence », « le développement et la mise en œuvre de normes de sécurité fondée sur des preuves, de stratégies préventives et de campagnes de sensibilisation du public. »

 

Comment limiter les risques chez soi ?

Quelques rappels de base pour faire faire du trampoline en toute sécurité aux enfants accueillis : 

→ Choisir un trampoline adapté à la taille des utilisateurs et veiller à ce qu'il soit bien installé à plat ;

→ Un filet de protection doit être installé autour du trampoline ; 

→ Limiter les figures acrobatiques quand toutes les conditions de sécurité ne sont pas réunies ;

→ Les enfants ne doivent pas être laissés sans surveillance et l’accès doit être verrouillé une fois la session terminée.