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Jeunes majeurs et sorties sèches : une mesure transitoire de dernière minute

Publié le 30/09/2021
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Alors que l’interdiction des sorties sans accompagnement des jeunes majeurs de l’Aide sociale à l’enfance prend fin ce soir, le secrétaire d’État Adrien Taquet a annoncé hier une mesure compensatoire.

Les associations et représentants des jeunes majeurs accompagnés par l’Aide sociale à l’enfance avaient sonné l’alerte : au 1er octobre les départements ne seront plus obligés de continuer l’accompagnement des sortants de l’ASE. Car l’interdiction en vigueur depuis mars 2020 et inscrite dans la loi de gestion de la crise sanitaire prend fin aujourd’hui.

C’est donc à la dernière minute, lors de son audition par la Commission des affaires sociales du Sénat hier sur son projet de loi relatif à la protection des enfants, que le secrétaire d’État Adrien Taquet a annoncé une mesure transitoire et compensatoire. 
 

Vigilance

«Si des jeunes ne trouvaient pas de solution, je demande aux départements de poursuivre la prise en charge des enfants et l'État compensera » a-t-il déclaré. Cette compensation « intégrale » sera versée dans l’attente de l’adoption du projet de loi de Protection de l'enfance, « qui garantira une solution d’accompagnement pour chaque majeur » assure le secrétariat d’État.

Toutefois, en l’absence de cadre légal, quelle garantie d’accompagnement des jeunes majeurs par les départements ?

Sur Twitter, le militant des droits de l’enfant Lyes Louffok a ainsi réagi hier : « L'État vient d'annoncer qu'il financera la poursuite de la protection des enfants placés devenus majeurs jusqu'en décembre. Sauf qu'en l'absence d'une loi, l'Aide Sociale à l'Enfance n'y est pas tenue juridiquement ».

Le collectif Cause Majeur!, qui avait appelé jeudi dernier le gouvernement à prolonger l’interdiction des sorties sèches jusqu’à l’adoption du projet de loi de protection des enfants a également réagi sur Twitter. S’il salue la décision du gouvernement de poursuivre son engagement financier, « nous serons vigilants » déclare-il, soulignant l’absence de cadre légal encadrant cette mesure transitoire.