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Déconfinement : le plan gouvernemental pour la protection de l’enfance

déconfinement placement familial
Publié le 11/05/2020
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Quelques heures après le début du déconfinement, le ministère des Solidarités et de la Santé publie un guide des recommandations pour les professionnels de la protection de l'enfance.

Le document de 51 pages présente des recommandations générales pour tous les acteurs de la protection de l’enfance et des recommandations spécifiques, notamment à l’attention des assistants familiaux.
 

Hygiène et masque

Après un rappel de l’ensemble des consignes sanitaires déjà mises en place pendant le confinement, amenées à être prolongées voire renforcées, les consignes en matière d’usage du port du masque sont spécifiées.

Si le port d’un masque alternatif est recommandé pour tous les professionnels au contact d’enfants, il est laissé « à l’appréciation » des assistants familiaux et des permanents de lieux de vie et d’accueil. « Il en est de même des personnes résidant au domicile de l’assistant familial. Pour toute sortie de l’assistant familial dans le cadre professionnel, le port du masque est recommandé » précise le guide.
 

Distribution par le Département

En revanche le port du masque chez les enfants accueillis n’est pas recommandé en raison du « risque de mésusage » et de danger d’une utilisation inappropriée. Mais il peut être proposé aux adolescents « en âge de l'accepter, qui le souhaitent et qui sont en âge et de respecter les règles d'utilisation ».

Le document rappelle que le Conseil départemental « a la responsabilité de l’approvisionnement et de la distribution dans des quantités adaptées aux besoins des masques pour les professionnels relevant de leurs services et ceux des établissements et services de l’aide sociale à l’enfance qu’ils soient publics ou privés ».
 

Associé à l’évaluation

Après deux mois de confinement, l’assistant familial « est le premier témoin de l’évolution de l’enfant, de son comportement, des difficultés qu’il rencontre ou a pu rencontrer, de sa compréhension de la situation et des sentiments ou besoins exprimés ».

Le guide précise que le professionnel « doit donc être pleinement associé à l’évaluation de la situation de l’enfant ou du jeune qui a vocation à être réalisée suite à la sortie du confinement, notamment en vue de la reprise des droits de visite ou d’hébergement ». Les observations et évaluations de l’assistant familial doivent être pris en compte pour « enrichir le projet pour l’enfant ».
 

Droits de visite

A partir d’aujourd’hui, les droits de visites avec hébergement « doivent être progressivement et pleinement mis en œuvre conformément aux décisions du juge des enfants ». Toutefois si des éléments nouveaux sont apparus pendant la période de confinement et justifient des aménagements « il appartiendra au service gardien de saisir le juge des enfants pour solliciter une modification du calendrier ».

Les recommandations définies dans la fiche publiée le 27 avril 2020 au sujet des droits de visites médiatisées ou libres sans hébergement continuent à s’appliquer.
 

Gestion des fugues

Si le jeune revient d’une fugue, l’assistant familial doit l’accueillir en respectant les consignes d’hygiène, l’inviter à se changer, prendre une douche, à porter un masque et sa température doit être prise matin et soir. S’il présente des signes de Covid-19, « il convient d’appliquer immédiatement les mesures d’isolement et gestes barrière puis d’appeler rapidement le médecin ».
 

Soutien professionnel

Le guide prend acte de l’engagement ininterrompu des assistants familiaux pendant le confinement, qui a pu « générer des difficultés pour certains professionnels et de la fatigue importante, notamment lorsque les enfants n’ont pu bénéficier de leur accompagnement médico-social habituel ».

Le gouvernement invite donc les services de placement familial à « mobiliser dans la durée des dispositifs de soutien aux assistants familiaux, comme des temps d’échanges, de retour d’expériences voire de soutien psychologique ». Il propose également de poursuivre les « bonnes expériences » nées pendant le confinement, comme les outils d’échanges collectifs à distance ou les téléconsultations adaptées aux besoins des enfants.

L’anticipation du besoin de répit et de relais des assistants familiaux, ainsi que l’organisation des temps de vacances doivent également figurer au programme des services de placement. Le recours au parrainage de proximité pour les enfants, en lien avec les associations spécialisées, est considéré comme « une piste à explorer » dans ce domaine.

 

Guide ministériel de la phase de déconfinement – 11 mai 2019