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Covid-19 : des assistants familiaux au bord de l’épuisement

coronavirus assistants familiaux
Publié le 02/04/2020
Lors de la réunion hebdomadaire tenue hier avec le gouvernement, l’ANAMAAF et la FNAF ont pointé les multiples difficultés des assistants familiaux pendant le confinement.

Les deux associations représentatives lancent l’alerte face à « l’épuisement professionnel » et les conditions de vie « très difficiles » des assistants familiaux, seuls professionnels à vivre la crise sanitaire 24h/24 et 7j/7.

 

Promiscuité

Première difficulté rencontrée par les professionnels : la promiscuité qui provoque des tensions entre enfants. Les enfants placés « ont un besoin extrême d’être rassurés dans cette ambiance anxiogène, ils souffrent de la "mise à distance" du lien d’attachement envers leurs parents, ont peur de perdre leur assistante familiale si elle attrape le virus » relèvent l’ANAMAAF et la FNAF.

Les assistants familiaux souhaiteraient notamment des modalités dérogatoires pour augmenter la durée et la distance des sorties afin « que le jeune puisse retrouver un semblant de vie d’avant ».
 

Suivi scolaire difficile

Deuxième difficulté majeure : « l’école à la maison », source de « conflits majeurs » avec les enfants accueillis. La quantité de devoirs envoyés creuse les écarts de niveau scolaire entre les enfants qui peuvent être soutenus et ceux qui sont en difficulté. Certains assistants familiaux ne disposent pas de matériel numérique pour cette scolarité à domicile.

Troisième point : les associations attendent d’être relayés grâce à la réouverture des IME et des ITEP pour soulager les assistants familiaux en intermittence. Elles demandent des réquisitions d’établissement pendant les vacances scolaires.

Sur le plan de la santé, les professionnels veulent être équipés en masques. La peur de contracter le virus est très présente car la moyenne d’âge des assistants familiaux, comme celle de leur conjoint, est élevée.
 

Protection sociale

L’ANAMAAF et la FNAF dénoncent par ailleurs le refus du droit de retrait, avec menace de licenciement, par certains services publics et privés. Elles demandent au gouvernement d’intervenir. Autre demande ; la création par ordonnance de mesures de protection sociale nationale pour assurer les assistants familiaux et les membres de leurs familles en cas de contamination, de décès ou séquelles liées au Covid 19.

Des congés supplémentaires pour 2020 ainsi qu’une prime exceptionnelle de 1000 euros nets sont également souhaités.
 

Être enfin entendus

Enfin, les assistants familiaux veulent être mieux entendus : les associations constatent que leur participation aux cellules de crise départementale est « peu effective » et demandent un temps de parole égal à celui des représentants des employeurs lors des réunion hebdomadaires avec le gouvernement.