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Assistants familiaux du Nord : négociations infructueuses

Sylvain Bouquet - Fotolia
Publié le 09/05/2019
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Un groupe de travail lancé par le Département provoque le mécontentement de trois syndicats qui regrettent des réunions descendantes au détriment d’une réelle progression des conditions de travail.

Parallèlement à une campagne de recrutement de 200 assistants familiaux lancée début avril, et après l’intense mobilisation des travailleurs sociaux dénonçant un manque de moyens pour la protection de l’enfance, le Département du Nord a créé un groupe de travail avec les organisations représentatives afin de réexaminer les conditions d’exercice de la profession.

Dans ce département qui emploie le plus grand nombre d’assistants familiaux en France (2500) « il n’est pas rare que les professionnels soient en sureffectif, qui peut aller jusqu’à six accueils chez le même assistant familial » décrit Paul Heems, secrétaire de la CGT des personnels du département.

Trois thèmes ont été choisis pour ces réunions qui ont démarré le 11 mars 2019 entre des représentants du Conseil départemental et des représentants syndicaux : les conditions de pose de congés, la nouvelle procédure relative à la présomption d’innocence en cas de dénonciation de maltraitance présumée et le contrat de travail. Mais une intersyndicale composée de la CGT, la CFE-CGE et la CNT dénonce des « réunions d’information descendantes, durant lesquelles aucune proposition n’est ni retenu ni débattue ».

« Pour les congés, un décompte à la nuitée nous a été proposé, ce qui est est inacceptable car cela nous ferait perdre des jours, décrit David Garric, membre de la Confédération nationale du travail (CNT). Ils se sont engagés à réfléchir lors de la dernière réunion. Mais nous redoutons que la présomption d’innocence soit mise à mal et nous avons d’autres revendications : nous demandons notamment une réévaluation des frais d’entretien et de nos salaires, qui n’ont pas bougé depuis 2006 ».

Paul Heems s’étonne ainsi de « l’absence de la direction des ressources humaines et du directeur général des services à ces réunions. À partir du moment où on parle de temps de travail et de droit du travail, cela nous paraît vraiment inacceptable ».

Prochaine étape en juin, lors d’un comité technique pendant lequel des documents issus de ces réunions doivent être présentés. Le Conseil départemental n’a pas donné suite à notre demande d’information sur le sujet, qui, au-delà du seul département du Nord, témoigne du statut précaire des assistants familiaux… principal mode d’accueil des enfants placés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE)